On va vous défendre. Vous êtes des nôtres, vous comprenez ? Je sais que vous êtes des nôtres vous me l'avez prouvé. Vous comprenez, Noé ? Vous n'êtes pas seul. Noé ? Oui.Oui. J'ai juste besoin d'encaisser. Après je me défendrais moi-même s'il le faut. • Encaisser. Vous ne parlez de... • Non. Non. Rien à craindre. Je veux juste comprendre. C'est tout. Vous n'étiez pas au moment du virement. Deblaix si. Nous le prouverons. • Vous avez raison. Je ne vous laisserai pas tomber Noé. Vous pouvez en être assuré. D'accord ? • D'accord. Je vous rappelle pour vous dire quand l'avocat du Crédit viendra vous voir. • OK Merci. C'est normal. Accrochez vous. Tâchez de dormir un peu. A bientôt. Noé n'était même pas resté deux heures dans les locaux de la police. Juste le temps que Rabotin rappelle aux policiers les droits du justiciable et il était libre. Juste le temps d'avoir passé un coup de fil à Karine. Et de s'être entendu dire « Démerde toi. J'en chie assez à cause de toi ». Et qu'il se sente si fébrile qu'il n'arrivait plus à se souvenir de ce que lui avait dit la soignante. Alors peut-être. Peut-être n'était il qu'une merde. Oui. Un incapable. Toujours prompt à se fourrer dans les emmerdes. Chez lui, il avait rassemblé toutes ses affaires pour voir à quel moment il avait raté ce qu'on lui reprochait. Mais il y avait un tellement gros trou que tout était possible. Si seulement... Si seulement, il n'avait pas suivi ses potes. Si seulement, il s'était concentré sur l'affaire Deblaix pour la régler lui même. Tout cela ne lui serait pas arrivé. Maintenant la nuit s'amorçait sur Poitiers et en contre bas de son appartement le plateau s'illuminaient de tout ses lampadaires jaunes gaz. C'était magnifique. Il prit une bière dans le frigo et posa le dossier de la « régularisation des prêts » sur la table. C'était qu'était la clé. Il le savait. Il en était sûr. Il imprima les derniers éléments que Rabotin lui avait transmis qui, en plus de le disculper, disculpait aussi Potier. Ils pointaient bas. Tous. Même le patron. Et il était présent le jour du virement. Par curiosité, il regarda ses comptes et vit son compte gonflé de 100 000 €. La police n'avait pas encore saisi ses biens. Mais quand il essaya de faire un virement de ce qui lui appartenait, il dut renoncer. Ses comptes n'étaient pas vides. Mais bloqués. Ce qui revenait au même. Il regarda son portefeuille et comprit qu'il ne pourrait tenir guère plus d'une semaine. L'avocat du Crédit Populaire allait devoir être sacrément bon. Un soupir plus loin, il commença à éplucher les mouvements, les heures, et les lieux ils avaient été réalisés. Évidemment, le virement de 100 000 avait eu lieu pendant son escapade. Ce qui était bizarre était qu'elle n'avait pas été réalisée dès son départ. Comme si celui qui l'avait commis savait qu'il avait du temps devant lui. Deblaix était donc si malin qu'il savait dans quoi Noé s'était engagé ? Non. Cela ne lui ressemblait pas. Deblaix était un impulsif bas de plafond embringué dans un mouvement dont il ne faisait que répéter la rhétorique. Un rouage. Un simple rouage. Et un simple rouage ne pense pas à ses choses là. Il ne les sait même pas. Il agit et parle comme on lui dit d'agir et de parler. Le FIPC. Oui. Noé lança une recherche sur le net pour savoir ce qu'étaient devenu ces raclures. Bingo. Toutes deux en liberté surveillée. Il nota leurs adresses et prit soin d'imprimer l'article de la Nouvelle Presse sur leur passif. Cela aiderait certainement l'avocat. Enfin, il se pencha sur l'heure et le lieu du transfert. Son bureau. Il y a une journée. Pas deux jours. Un jour. Impossible. Il était de retour. Il était présent à son bureau. L'heure ? 9h47 Putain. Ça ne pouvait être possible.
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Le masque sous la peau
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