• C'est là qu'elle est.
• Sûr ?
• Absolument.
• Bon.
• Faut appeler la police, non ?
• Réfléchissons un peu d'abord si tu veux.
•
Réfléchir ?
Pourquoi
faire ?
On
sait
où
elle
est,
il
faut
prévenir la police.
• Et risquer le pire ? Non.
Maxime,
car
c'est
ainsi
qu'il
s'appelait,
regarda
Noé
avec
toute
la
terreur
que
peut
porter
l'innocence
de
la
jeunesse.
Maxime
et
ses
cheveux
bouclés,
ses
lunettes
et
son
pantalon
trempé
de
pisse
était
un
mec
bien.
Évidemment.
Il
était
en
contact
avec
Anna
depuis
plusieurs
mois.
Il
glanait
des
infos
pour
elle
tout
en
préparant
son
bac.
Un
précoce
en
somme.
Quand
Noé
l'avait
chopé
dans
le
couloir
de
la
Milétrie,
il
s'en
était
tout
de
suite
voulu.
C'était
un
gamin.
Un
gamin
apeuré.
Qui
se
faisait
pipi
dessus.
Après
s'être
excusé,
il
l'avait
amené
chez
lui.
Parce
que
Maxime
ne
pouvait
pas
rentrer
chez
lui
à
cette
heure.
Il
était
censé
être
en
cours.
Cela
ne
lui
avait
pas
posé
beaucoup
de
problème
pour
faire
de
l'ordinateur
de
Noé
sa
base
opérationnelle.
Les geeks sont vraiment des êtres étranges, avait il pensé.
Quand
il
lui
avait
demandé
ce
qui
les
avaient
fait
se
rencontrer,
il
lui
avait
dit
que
c'était
Anna
qui
l'avait
contacté
pour
tracer
un
fichier.
Un
truc
genre
cheval
de
Troie
mais
du
côté
des
gentils.
Et
quand
il
lui
avait
demandé
pourquoi,
il
avait
simplement
dit
qu'il
ne
savait pas.
Jusqu'à
ce
que
le
fichier
ne
finisse
du
côté
de
Novossibirsk.
Dans
l'ordinateur d'un haut dignitaire du régime.
Un oligarque.
Et
comme
il
n'avait
pas
moyen
de
la
joindre,
il
s'était
fait
peur
en
lisant
tout
ce
qu'il
avait
pu
trouver
sur
cet
homme
qui
était
en
fait
un cartel.
Ce
qui
vexait
Noé
là
dedans,
bien
qu'il
ne
put
le
dire,
était
qu'il
était
en
train
de
se
rendre
compte
qu'il
ne
savait
strictement
rien
sur
le
boulot
de
Anna.
Il
la
savait
dans
la
lutte
contre
la
cyber
criminalité,
mais
il
n'avait
jamais
imaginé
que
cela
impliquait
que
la
planète
soit
aussi
petite
qu'un
village.
Et
que
Novossibirsk
puisse
terroriser un môme d'un petite préfecture française.
Le monde des geeks est vraiment étrange, avait il pensé.
Maintenant, il allait falloir agir.
Dans le concret.
Dans la réalité.
Et
Noé,
en
regardant
la
bouille
encore
figée
de
Maxime,
comprit
qu'il
n'allait
devoir
compter
que
sur
lui-même.
Il
était
même
préférable
de
l'éloigner
de
tout
ce
qui
allait
suivre.
Histoire
de
ne
pas
avoir
sa
mort sur la conscience.
Parce
que
l'oligarque
que
lui
avait
montré
Maxime
ne
faisait
pas
dans
la
dentelle.
Tous
ceux
qui
avaient
tenté
de
lui
piquer
ses
pipelines
étaient
portés
disparus
ou
décédés
dans
des
accidents.
Il
y
avait
même
une
plus
grosse
rumeur.
La
rumeur
qui
faisait
de
lui
le
commanditaire
de
la
mort
du
patron
de
Total
il
y
a
quelques
années
sur
l'aéroport
de
Moscou.
Ce
devait
être
cela
qui
avait
activé
la
cellule
de
Anna
par
Favreau.
• Alors, qu'est que vous voulez faire ?
•
Je
vais
te
raccompagner
chez
toi.
Tu
vas
changer
de
pantalon
et
rester déconnecté jusqu'à ce que je te dise le contraire.
• Mais...
•
Maxime,
c'est
fini
pour
les
écrans.
Il
est
temps
pour
un
autre
type d'action.
• Vous voulez...
•
Oui.
Et
je
ne
veux
pas
t’entraîner
là
dedans.
Tu
peux
me
noter
l'ad...attends.
Le
portable
de
Noé
vibrait
dans
sa
poche.
Il
l'en
extirpa
et
son
cœur
se serra à l'étouffer.
• Bouge pas. C'est elle.
30
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L’ANTIDOTE
