Est ce que c'était au fait qu'il était en manque et que ça lui tordait le bide au point de ne faire de lui qu'une boule de colère ? Ou bien sa colère était elle venue dans l'instant Favreau lui avait donné l'autorisation de faire pression sur les Lazar ? C'était impossible à savoir. Karim, vêtu de noir de la tête au pied. Matraque télescopique plaquée contre la jambe droite, remontait le parc de Blossac alors que la nuit était tombée. Bien évidemment, il n'était pas dupe. Ils étaient manipulés. Par Favreau. Par son service. Par ses nouvelles obligations. Par l’urgence de la situation. Parce que ce qui comptait ce n'était pas tant Anna. Mais ce qu'elle savait. De voleurs sans foi et autre loi que celle du Talion dans ces moments là. Alors il ferait ce qu'on lui avait demandé. Peur. Très peur. Pour obtenir sa cyber libération. Son effacement de leurs tablettes. Il allait se demander ce qui avait, pour la première fois, fait foiré une opération à Favreau quand il se dit qu'il y avait pire. Bien pire. Quand il était parti s'habiller, il avait vu l'image de la caméra des russes se transformer en une suite de flash blancs. Et d''après l'effervescence du QG de leur petite bande, personne ne savait ce qu'était devenu Stéphane. Et les russes. Tout n'était que neige sur leur écran. Pour Karim, au fond, cela ne changeait rien, il allait avoir ce qu'il voulait. Sa vengeance à lui. Pour Arlette. Pour Aïsha. Pour toutes les putes de la ville que cet enfoiré avait détruit avant de les séquestrer aux yeux de tous. Et avec le sourire. Oui. Avec le sourire... Cela lui donna l'idée du commencement de leur rencontre. Il arriva presque sans s'en rendre compte au haut de la rue Alsace Lorraine et pressa la sonnette de l'appartement de Romain Lazar. • Bonsoir La boite à Pizza. • La quoi ? • Vous êtes bien Romain Lazar ? • Oui mais je n'ai jamais commandé de pizzas chez vous ce soir. • Ah. • Quoi, ah ? Ben c'est que moi j'ai une commande à votre nom. Vous pourriez descendre pour voir parce que mon patron me vire si je rentre pas... • Ok, ok, j'arrive. Karim rabaissa sa cagoule, réajusta ses lunettes et défit sa matraque. Plus les pas se rapprochaient, plus il était excité. Quand la porte s'ouvrit. Lazar avait l'air supérieur et le regard réprobateur. Finalement ce fut Karim qui sourit quand les dents de Lazar volèrent dans le hall de marbre de l'immeuble. Il le traîna ensuite, alors qu'il était dorénavant inconscient jusque à la première porte ouverte et lui décocha une droite quand il ouvrit un œil avant de le sangler sur une chaise au bois travaillé. Sans doute du Louis quelque chose. Puis il lui balança un pichet d'eau au visage. Et lui fit gicler une autre rangée de dents. Le cri n'arriva même pas à sortir de la gorge. Karim fut déçu. Il était vaincu. Déjà. Son adrénaline retombée, Karim n'oublia pas qu'il avait un boulot à faire. Bon je vais être bref, Lazar. Tu vas appeler ton frère. Et tu vas lui dire de rappeler les russes. Ensuite tu me le passeras, ok ? • OK. Bien. Et puis tu vas lui demander de leur dire qu'il lui donnent leur parole de ne jamais courir à nouveau après Anna. • Impossible. Des dents . Du sang. De la pisse aussi maintenant. • Et pourquoi donc ? • Parce que c'est elle qui leur court après.
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ALC Prods
Voleur dans la loi
L’ANTIDOTE