Tantqu'ilyavaitdelalumière,Stéphaneycroyaittoujours.Le tempss'étaitétirédumomentoùilsl'avaientdésarmépourlemettre devantlacaméra,solidementattachéàlachaisedecettemaisonen formedecouloir.Toutétaitpetit.Etvul'humidité,ildevaitêtre ausoussol.D'oùlachaleur.Augmentéeparlestressetlesgrands moulinésdesrussesquipassaientleurtempsàs'engueuleraprès chaquemessagedeHakim.Alorscertes,letempsétaitlong,trèslong. Certes,ilprenaitplusdecoupsqu'àlabelleépoque.Certesil devaitavoirplusieurscôtescasséesetrespirerétaitdevenuun véritablesupplice.Maisladiodeétaittoujoursaurouge.Etles russescontinuaientdes'engueuler.Toutcelalefaisaittenir.Parce quec'étaitbonpoureux.Karimavaitdûtrouverquelquechose.Un trucquileurfoutaitlesboules.Ilsallaientyarriver.Etil reprendrait sa vie comme avant. Et puis les écrans étaient devenus noirs. Et le diode s'était éteinte.Peut-être avait il été trop optimiste.L'und'eux,leplustrapupoussaunhurlementgutturalpuisilsemit àhurleraussifortsurlestroisautresquiserhabillèrenten quatrièmevitesseprirent,d'unsacnoir,dansunanglemortpour Stéphane,desarmesdontilreconnutlebruitdel'armementetle pointaensuitedudoigtengueulanttoujoursplusfort.AlorsStéphane reçut un uppercut si puissant que tout devint noir.Quandilrevintàlui,Stéphaneétaitsolidementsangléàl'arrière d'unSUVquiroulaitàtouteallure.Sursatête,unsacentoilede jutelerendaitaveugle.Detempsentemps,quandilessayaitde s'accrocheràquelquechoseaumilieud'unvirage,ilrecevaitun grandcouppileoùsescôtesavaientcédées.Ilnehurlaitpas pourtant.Valaitmieuxéviterdemontrerdessignesdefaiblesse.Il savaitsafinproche,sansdoutedanslestréfondsdelaforêtde Moulières,maisaumoinsilpartiraitaveccequ'ilsavait.Autourde lui,lesilencerégnait.Acroirequelepetittrapuavaittrouvéce qu'ilcherchait.Ouquelesautresl'avaitfaittaire.Cesilencefut percé,commeilseconcentraitsurleseulsensvalidequilui restait, par une voix monotone. Française.Son portable.Les enfoirés.Ils étaient forts. Et doués. Ilsremontaientsesappelsets'enservaientpourgéolocaliserle destinataire.Rapidementilcomprit,qu'ilmourraitcesoir.Etqu'il nemourraitpasseul.Ilallaitemporterlessiens.Sanspouvoirfaire quoiquecesoit.Sansmêmepouvoirs'envouloir.Ilsétaientplus fort.Iltentaalorsdebriserlavitrecontrelaquellesatête s'écrasaitaprèschaquevirage.Celalesfitrire.Ilouvrirentle fenêtreetcoincèrentsatêteauniveaudelaglotte.Finalementsi, ilallaitmourirseul.Étoufféparlavitred'unSUVpleinderusses. Ilsentaitleventgiflerlesacetentrerdanssabouche,leprivant pendantdelonguessecondesd'air.Puislavoitureralentit.Et s'arrêta.Lafenêtrenes'abaissapaspourautant.Ilreconnutle bruitdugravieraprèsquelesportesduSUVaientclaquées.Ils étaientbiendanslaforêtdeMoulières.Ilsallaientbienmourir. Tous. • Monsieur Korkov ? • Oui. • Anna Karatic, entrez. • Oui.•Non,non,noussommesdesgenscivilisés,laissezdoncvosarmes danslavoiture.Etprofitezdoncpourlibérervotreotage.Nous savons tous qu'il ne vaut rien, n'est ce pas ?La vitre qui descend.L'air qui entre à nouveau.Les sangles qui se dessèrent. Le sang dans les veines.Et le cri d'horreur comme dernier souvenir.Lavieestunepute,pensaStéphanequandledouleurlefitdéfaillir pour de bon.