Dis toi que c'est une co-gérance tout ce que tu auras à faire c'est signer. Plutôt confortable non ? Stéphane regardait Diakhité avec l'envie de lui faire un deuxième trou du cul. Pourtant c'était bien lui qui venait de s'en faire greffé un. Il n'était plus maître de rien. Et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui. Diakhité le tenait. Il le tenait si fort qu'il en avait du mal à respirer. • La vérité finira par ressortir. C'est ça. Et le 25 décembre les lutins préparent le chariot du Père Noël. Tu ne comprends pas ? Ici c'est chez moi maintenant. • Jamais. • Si. Et dès maintenant. Diakhité poussa Stéphane de son comptoir et commença à fourrer son nez dans les tableurs excel qu'il avait mis tant de temps à rendre lisible. • Bien. Bien. • Pourquoi ? • Pourquoi quoi ? • Qu'est ce que ça t'avance de me phagocyter ? Je ne te bouffes pas Stéphane. Il n' y a rien de personnel. C'est juste le business. D'ailleurs il faut que je te briefes. Écoutes moi bien. C'est essentiel. Vital, même. Pour toi. Joshua Diakhité posa alors son double mètre monté fin devant le comptoir et invita Stéphane à s'asseoir à la place qu'il continuerait d'occuper. C'est ce qu'il lui confia en premier. Il est et resterait son propre patron. Mais à une condition. Qu'il accepte une ingérence toute relative. Il allait devoir servir de point relais. Comme pour la Redoute. Ou Amazon. Sauf que ce serait pour lui. Pour Yannis et ses hommes. Quand Stéphane lui avait demandé en quoi cela consisterait, Diakhité avait rigolé. « Moins t'en sais, mieux tu te portes ». • Donc tu veux que je sois une boite postale. • C'est ça, Stef. C'est exactement ça. • Et je touche quoi en échange ? Ta liberté. N'oublies pas ce que tu as fait. Ce que je sais. Tant que tu me serviras, tu seras libre. Sinon... • Favreau sait lui aussi. • Et alors ? Alors, tu me fait pas peur. Je connais mes limites. Je sais ce que j'ai fait. Et ce que tu as fait. • Hahahahahah ! • Qu'est ce qui te fait rire ? • Ton innocence. • Qui te protège ? Le diable en personne. Allez. Tu vas revoir ta sœur. Ce sera le premier coursier. Si la livraison se passe bien. Si tu ne mouftes pas. Et si ta sœur ne fout pas tout en l'air. Tu ne t'apercevras de mon existence que comme de celle de chronopost. Les trois molosses, des petits nerveux qui entouraient Yannis Diakhité depuis le début de l'entretien, se levèrent et attendirent que Diakhité broie la main de Stéphane avant de sortir. Ce qui resta à Stéphane fut l'impression d'un mirage. Comme un calme avant une tempête. Une sorte de bruit feutré et tenace. La trace de son asservissement en somme. Il allait composer le numéro de Favreau lorsque son portable sonna. C'était Noé. • Branche le haut parleur et assied toi. Cela vient de ta sœur.
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Voleur dans la loi
L’ANTIDOTE