Lorsque Karim avait rejoint la forêt de Moulières et la QG de leur petite bande, les russes n'étaient pas encore là. Et il ne savait rien de plus que ce que lui avait dit Lazar avant de sombrer. Le chassé était en fait le chasseur. Autant dire qu'il était remonté. Remonté comme un coucou suisse. Il était peut-être lent à comprendre, mais il avait l'acte rapide. Quand il poussa la porte, il n'y alla pas par quatre chemins. Bordel Anna, dans quel pétrin tu nous a mis ? Et vous Favreau qu'est ce que vous tentez de couvrir ? Et toi l'islamiste, tu t'es décidé à changer de camp ? Hakim réagit en premier et Karim ne vit pas la gifle venir. Favreau fit reculer son sous officier et lui parla à l'oreille. Karim n'était pas le seul à avoir le sang chaud. Et il n'était pas non plus du genre à tendre l'autre joue. Il fonça littéralement vers les deux hommes. Ce fut finalement Anna qui stoppa le début de bagarre en s'interposant. • Laisse nous t'expliquer. • M'en fout tu racontes que des conneries. Noé ? • Laisse les parler. Karim avait toujours sa tenue. Noir de la tête aux pieds. Avec des tâches sombres et poisseuses de ci de là. Anna lui apporta un t-shirt et l'aida à se défaire de sa tenue en polyuréthane. Puis elle lui servit un café et lui approcha un siège face aux écrans toujours neigeux. Elle commença par se racler la gorge et à commencer son speech que Karim avait décidé de ne pas croire lorsqu'on entendit un furieux faire crisser les graviers. Anna abandonna Karim comme elle l'avait accueilli et sortit en disant à Favreau et Hakim d'aller se planquer. Karim comprit alors qu'ils attendaient du monde. Du monde que tout le monde ne pouvait voir. Quand ils entrèrent à la suite de Anna, il y avait d'abord un petit trapu en marcel trempé de sueur puis deux autre types, deux drôles d'étoiles tatoués à leurs épaules respectives qui portaient Stéphane comme un sac de sable. Il le laissèrent littéralement tomber au moment même la porte se refermaient sur eux. • Nom de Di... • Karim ! Non ! Anna avait à peine eu le temps d'interrompre Karim que les trois types avaient leurs armes au poing et les braquaient tous les deux. Par réflexe, Karim leva les bras. Anna aussi. Là, une conversation commença en anglais. Les restes de ses années de lycée suffirent à Karim pour comprendre le dialogue. Messieurs. Nous pouvons régler cela autrement que par le sang. M. Korkov. J'ai un marché que l'on m'a autorisé à vous proposer. • Quel marché ? On a en a déjà un, le fichier contre votre frère. • Ce n'est pas suffisant. • Pas suffisant ? Vous savez très bien que vous êtes un homme mort. Je vous propose d'éviter ce désagrément pour vous et vos hommes. • En échange de quoi ? • La tête du serpent. • Hahah ! Je suis très sérieuse. Vous savez très bien que tout ce que pourrez lui ramener moi, le fichier, morte ou vif, vous avez foiré. Et ce n'est pas ma faute. Bien au contraire. Vous m'avez retrouvé. Vous auriez dû l'en avertir au lieu de foncer pour me faire la peau Vous ne savez rien. Rien de nos méthodes. De notre façon de faire. D'agir. De vivre. Et de mourir. Réfléchissez. Je vous assure le statut de témoin protégé. Vous disparaissez. Vous n'aurez qu'à gommer vos étoiles et apprendre notre langue. Je vous offre un nouveau départ. • Il n'y a qu'un manière pour nous. • Une manière de quoi ? • De corriger nos erreurs. Le coup de feu leur fit tourner la tête. Anna poussa un cri strident. Favreau et Hakim sortirent et se précipitèrent sur les trois corps des russes. Ils ne cherchèrent même pas à savoir s'ils vivaient encore. La moitié de leurs cervelles s'écoulait gluante et puante, de leur boite crânienne. Favreau alla alors vers Stéphane qui se tourna vers lui. Il semblait étrangement guilleret pour Karim. Sans doute les drogues qu'ils lui avaient donné. Ses premières paroles sonnèrent comme un larsen. • Alors ? On a gagné ?
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