Il n'avait rien senti. Ni rien vu. Ni même rien entendu. C'était comme si il était passé d'un état à l'autre en un instant. De bien portant à malade. Noé était cloué au fond d'un lit d’hôpital seulement vêtu d'une blouse chirurgicale et avec des frissons qui étaient comme des balles de glaces qui tentaient de sortir de ses pores. Il était mal. Très mal. Il essaya de se redresser pour trouver de quoi se couvrir mais l'effort le fit basculer dans l'inconscience. Ou tout était noir. Sans vie. Sans espace. Sans temps. Sans lumière. Pourtant autour de lui les scopes qui mesuraient tout ce que la médecine moderne pouvait mesurer sonnaient tous plus forts les uns que les autres. Il ne vit pas le médecin enfiler une combinaison hermétique. Pas même l'infirmière pour le seconder. Il ne les vit pas fermer le sas extérieur de sa chambre. Attendre que le flux d'air s'inverse avant de baisser les fermetures éclair qui confinaient Noé dans un environnement stérile. Non. Il ne voyait pas tout cela. • Poussez lui du rivotril, il faut qu'il reprenne conscience. • On vient juste de le faire. Faites ce que je vous dis. Maintenant. Regarder son pouls, bordel ! • Oui docteur. • Stoppez les antalgiques. • Mais... • Vous avez décidé de me faire chier ou quoi ? • Non, non docteur. Si le professeur Edouard Camblier, chef du service de réanimation de Bordeaux était à ce point à cran c'est parce qu'il se savait impuissant. Et qu'il fallait bien qu'il évacue sa frustration. L'infirmière ne lui tenait pas grief. Elle le connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir ce que ce ton sec et impérieux voulait vraiment dire. • M. Ouédrougo ? Noé ? Noé est ce que vous m'entendez ? En s'adressant ainsi à Noé, le professeur lui massait fortement le plexus . Le but était qu'il réagisse. Mais il restait impassible. • Bon 2mg de noradrénaline . • Oui docteur. L'infirmière farfouilla dans le chariot réservé aux urgences vitales et injecta le produit via la perfusion. Noé remua légèrement avant de se lever d'un bon en inspirant une grande bouffée d'air. On aurait pu croire à un mort qui revenait à la vie. • Comment vous sentez vous, Noé ? • Je suis où ? Dans le service de réanimation médicale de l'hopital de Bordeaux. • Pourquoi ? • Ecoutez, vous... • Pourquoi j'ai si froid ? • C'est ce que j'essaie de vous dire • Vous pouvez pas me donner une couverture. • Non, non pas pour l'instant. • Pourquoi bon dieu ? • Parce que votre température corporelle est de 41° Oh putain ...Qu'est ce que j'ai chopé ? Pourquoi vous portez des scaphandres ? Je suis depuis combien de temps ? Vous pouvez pas monter le chauffage au moins ? Et les autres ? Ils sont comme moi ? • Calmez vous M. Ouedraougo. Je vais tout vous expliquer.
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L’ANTIDOTE