• Donc tu penses que ce n'est pas fini. • Non. Loin de là. Comment...Comment tu peux en être sûre. Korkov s'est tué, il a emporté ses secrets avec lui, non ? • Ce n'était pas lui que j’appâtais • Ah. C'est j'ai été imprudente. Bien que Favreau m'ait mise en garde, d'ailleurs. • Comment ça imprudente. • Je me suis servi de mon frère. • De moi ? Non imbécile. Je me suis servi du réseau de mon frère. Pour créer un appel d'air. • Et ils t'ont localisé. • Non. Ils ont fait le lien. • Le lien ? Tu veux dire sur le web Non. Ils ont fait le lien entre la situation de mon frère et la mienne. C'était trop facile . • Et donc maintenant ? • Chut. L'imam venait de les griller. Anna rabaissa son voile et le contact fut rompu. Stéphane, qui s'était posté à la lisière entre homme et femme au niveau de sa sœur baissa la tête lui aussi. Il ne comprenait rien aux psalmodies de l'imam. Mais le ton mélancolique, le silence religieux,et le voile sur le corps de sa belle mère lui en imposèrent. L'espace d'un instant, il oublia ses cannes et son pansement compressif sur l'aine gauche. Et pensa à cette femme qui lui avait tant donné en si peu de temps. Au point qu'elle lui ait confié son corps pour son ultime destination. Dans une heure, un cargo prendrait son cercueil pour qu’il repose aux côté de son père, à Poitiers. Si ce n'était pas ça l'amour... • Tu crois que tu vas pouvoir gérer ? Stéphane ? Stéphane sortit de sa méditation et vit que les gens partait en saluant le corps. Au fond, les différences étaient minimes avec le rite catholique. A quelques nuances près. Difficilement admissibles pour un laïque comme lui. Les hommes et les femmes séparés. Lui qui avait la charge du corps avait aussi la charge de deux femmes qui allaient procéder à l'inhumation. Tout était si semblable et si différent en somme. Comme un miroir. Un miroir cassé. Stéphane ne doutait pas qu'il y a encore 500 ans cela se passait aussi comme cela pour la foi catholique. Mais voilà, les lumières étaient passé par là. Certains parlaient de délitement. Et ils étaient de plus en plus entendus. Mais à la différence des musulmans loin de leurs terres qui faisaient profil bas, eux avaient toute l'attention des purs et durs comme de ceux, paumés, à la recherche des valeurs palpables. Triste. Et inquiétant. • Ohé ?!? Frangin ! Avance bordel ! Stéphane finit de revenir et prit ses cannes anglaises pour quitter l’enceinte sacrée en claudiquant. Cinq minutes après, sa sœur le rejoignait en enlevant son voile sans ménagement. Quelques regards de biais réprobateurs firent penser à Stéphane que les purs et durs existaient aussi ici. • Alors, tu vas pouvoir gérer ? Tu parles ! J'ai juste à signer avant le départ du corps, payer deux billets d'avion et m’asseoir dans mon siège. Ça devrait aller. Bon. Moi je vais rester ici un peu. On s'appelle. Embrasse Noé pour moi. • OK. Fais gaffe à toi. • Oh la, une fois mais pas deux, je te le garantis. Il se donnèrent l'accolade puis Anna tourna les talons et disparut dans la foule. Stéphane la chercha encore quelques instants jusqu'à ce qu'une main douce se pose sur son bras. • Allez ramenons Mounia auprès de Jean Claude.
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Voleur dans la loi
L’ANTIDOTE