Les deux types le regardaient sans comprendre. Noé venait de leur dire que sa direction venait d'infirmer sa position sur leur dossier. Et qu'ils ne pouvaient donc pas faire affaire avec eux. Ils étaient abasourdis. Noé l'était tout autant. Comment ces deux jeunes hommes bardés de diplômes pouvaient faire l’œuvre du mal. Impossible. Oui. C'était impossible. Favreau avait du se tromper. Il regarda une dernière fois le dossier. Depuis quand Sonafy s'amusaient à lutter de façon aussi drastique contre la surpopulation mondiale ? Ça ne collait pas. Mais... Pourquoi ? Nous vous avons tout présenté. Vous nous avez dit que tout le reste n'était que formalité. • Pour nous oui. Enfin pour moi. Comprenez à mon niveau. • Vous voulez dire que c'est votre n+1 qui a bloqué le dossier. • Je ne devrais pas vous le dire mais oui. C'est lui. • Et est ce qu... Écoutez je dois aller aux toilettes. Je vous fais confiance. N'est ce pas le plus important ? S'il vous plaît ne touchez pas mon écran d’ordinateur. Je suis en train de réorganiser mes contacts. Le message était passé. Noé se leva en leur disant qu'il ne serait pas long. Il alla vider sa vessie puis sortit sa vapoteuse. Il avait repris depuis l'histoire de Sainte Marie des Glandes. Impossible de ne pas pallier à son stress. D'ailleurs toute cette histoire le malmenait plus qu'il ne l'aurait cru. Il avait pris Anna pour quelqu'un qu'elle n'était pas. Une geek victime de la voracité de gens sans scrupule. Elle se révélait autant si ce n'est plus dangereuse qu'eux. Dehors, le soleil tapait dur sur les dalles blanches devant l'agence du Crédit Populaire. Il se demanda s'il n'était pas de même aux Caïmans. Et si l'exact opposé transpirait à Novossibirsk. C'est dans cette ville perdu au milieu de la toundra que les attaques russes contre toutes les puissances occidentales étaient parties. Et si personne n'avait pu le prouver c'était parce qu'ils ne s'intéressait pas aux bons russes. Contrairement à Anna. Cela le fit frissonner. Il décida qu'il leur avait laissé assez de temps et revint dans son bureau. • Excusez moi. Une envie pressante. Ou en étions nous ? • Vous ne pouvez plus nous soutenir. • Ah. Oui. Je suis désolé. Nous allons faire tout notre possible pour retourner la situation comptez sur nous. Et merci pour votre franchise. Ils se serrèrent la main et le plus jeune, Julien Alassage, lui fit un clin d’œil plein de sous entendu. Une fois qu'il eurent quitté la place, il alerta Caroline qu'il ne voulait pas être dérangé et ne prendrait que les appels de M. Rabotin. Cela fait, il s'assit dans fauteuil, ferma la page de ses contacts ouverts sur la lettre R , rangea son bureau et prit son ballon de basket. Il leur donnait ¼ d'heure. Il ne se passa pas cinq minutes. • Patron. • Bonjour Noé. Sont réactifs vos gars. • Alors ? Alors, alors, ils me donneront les noms de leurs actionnaires avant ce soir. C'est bon pour vous ? • Parfait. • Une dernière question, Noé • Oui ? • Pas de connerie la dessous, hein ? Les médocs... • ...ne sont pas pour moi. • Pour qui alors ? • S'il vous plaît, c'était le deal patron. • OK,ok. Ce soir sur votre desktop. • Merci. • Faites gaffe à vous Noé.
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