Tout
tenait
dans
une
phrase.
Le
malheur
des
uns
fait
le
bonheur
des
autres.
La
Société
Générale
venait
de
fermer
son
agence
à
côté
de
la
mairie
annexe
et
Stéphane
avait
eu
une
idée.
Il
en
avait
vaguement
parlé
à
Noé.
Qui
lui
avait
dit
en
bon
banquier
que
ce
serait
source
de
tracas
pour
lui.
Lui,
il
voyait
plutôt
un
autre
moyen
de
faire
entrer
de
l'argent
tout
comme
augmenter
la
fréquentation
de
son
magasin.
Si
bien
qu'il
ne
mit
guère
que
le
temps
de
gérer
le
dernier
adieu
à
sa
belle-mère,
de
se
voir
nourrir
pendant
trois
jours
comme
un
pacha
par
ses
belles
tantes,
de
les
emmener
dans
un
déluge
de
larmes
jusqu'à
la
gare et de leur dire, plein d'espérance, à bientôt.
Ensuite ça n'avait pas traîné.
Il
était
allé
voir
sa
banque
place
de
l'Europe.
Et
la
Banque
agricole
lui
dit
les
montants
à
soulever.
Et
surtout
qu'ils
étaient
d'accord.
Cela prendrait moins d'une semaine.
Et
là
on
y
était,
les
marteaux
piqueurs
avaient
finis
assez
tôt
pour
que
le
distributeur
Automatique
de
Billets
orne
le
flanc
droit
de
sa
devanture.
Une
petite
avancée
lui
avait
fait
décorer
le
mur
nouvellement
monté
de
tous
les
événements
de
la
ville.
Voila
que
son
commerce
prenait
de
l'ampleur.
Les
premiers
billets
arriveraient
demain.
Il
signa
le
contrat
avec
Gilles
Dumont
qui
lui
serra
chaleureusement
la
main
avant
de
s'en
retourner.
Il
en
était
à
calculer
ce
que
la
simple
location
de
l'emplacement
lui
garantissait
lorsque la sonnette retentit.
• C'est un hold up. Haut les mains !
• Franchement Noé, je te croyais plus beau joueur.
• Franchement Stef, je pensais que mon avis comptait plus.
• Allons, quel est selon toi le rapport bénéfice/risque.
•
Tout
à
ton
avantage.
Et
les
risques,
justement,
tu
les
connais
tous ?
• Je crois que tu connais Gilles Dumont.
• Un mec bien.
•
Ouais
et
moins
frileux
que
toi,
banquier
des
pauvres.
A
part
de
me
le
faire
arracher
par
des
voyous
ou
défoncer
par
un
bélier
qu'est
ce qu'il pourrait y avoir de plus grave
•
Que
des
gens
partent
en
te
disant
qu'ils
vont
retirer
de
l'argent.
• Pas d'argent pas de produit. C'est la base de mon business.
•
Et
les
assurances
contre
ce
que
tu
as
évoqué,
t'as
regardé
le
montant ?
Les
petites
lignes.
Les
fameuses
petites
lignes.
Le
document
toujours
dans
les
mains,
Stéphane
fit
glisser
son
doigt
et
comprit.
C'était
une
opération
blanche
pour
lui.
La
location
couvrait
au
centime
prêts
les
frais
d'assurance.
Pour
espérer
gagner
de
l'argent,
il
allait
falloir
atteindre
des
plafonds
de
débit.
Des
plafond
dont
le
premier
était
de
10 000 € débités par mois.
Merde.
Il venait de se faire avoir.
• Putain.
• Alors t'as besoin d'un pull d'un seul coup.
• Putain t'es vraiment un enfoiré, t'aurais pu me le dire.
• Mais je te l'ai dit.
•
Arrête,
tu
t'es
contenté
de
me
peindre
un
tableau
noir
de
ce
que
je voulais faire. Comme d'habitude.
• Et comme d'habitude, tu ne m'as pas écouté.
•
T'aurais
juste
dit
pense
à
regarder
les
petites
lignes
et
j’aurais pas perdu 5 m² de surface marchande.
• Excuse moi, mais tu ne les aurais même pas lu.
• Pas faux.
• Bon, t'as la rage j'espère.
• Connard.
•
Je
te
propose
de
te
défouler
sur
de
pauvres
petits
basketteurs.
Karim nous attends.
• Te voilà enfin positif.
• Tu vois, je suis pas si frileux que ça.
• Oh, ferme là et on prend ta voiture.
50
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