• Mais bon Dieu, laisse la vivre un peu ! • Avec mon argent... Sale pingre de mes deux, sais tu au moins ce que ça peut faire de vivre en prison pour une jolie fille. Les femmes ne sont pas plus fines que les hommes dans ces endroits. • Jolie fille, jolie fille, sale caractère surtout. • Bah tiens, ça vous fait un point commun. • Fous toi de ma gueule. Ah bah je vais pas me priver, allez vends mes baguettes tu pourras lui acheter sa console de jeux. Je file, y fait froid chez toi. Stéphane regarda Yvan lui sourire en se retournant à grand pas vers sa boutique. C'est vrai qu'il faisait sacrément froid. Et il ne put s'empêcher de penser qu'il avait plus qu'un simple fournisseur. Les jours et les mois passaient et leur connivence avait depuis longtemps franchi la barrière professionnelle. Si Yvan ne se confiait qu'au compte goutte, Stéphane avait trouvé en lui un père. Bien plus qu'une simple figure paternelle. Un type avec qui parler de choses importantes et dont les réponses étaient toujours justes et pleines de bon sens. Un type bien en somme. Il le regarda disparaître dans sa boutique et répondit au salut de sa femme le sourire aux lèvres. Il devait avoir raison. Elle en avait assez chié. Quand il la reverrait, très probablement ce soir à la maison, il aurait ce qu'elle voulait. Et il la lâcherait sur le boulot. Peut être même essaierait il de la faire parler. Quoique cela relève du défi tant elle pouvait être bourrue et secrète. C'était bien sa sœur, en somme. Et grand frère il apprenait lentement à le devenir. Tâche ardue s'il en est. • Bonjour Madame Odin. La même chose que d'habitude ? Oui. Vous me mettrez des oranges aussi. Je crois que j'ai attrapé un rhume. J'ai besoin de vitamines. • Tout de suite. Le temps qu'il aille lui prendre un kilo d'oranges en plus de sa baguette et de sa bottes de légumes de saison pour sa soupe, il l'entendit renifler deux fois et se moucher à la troisième. • Je crois bien que l'hiver est enfin arrivé • C'est pas trop tôt • Vous êtes bonne joueuse. Oh, je préfère choper un rhume que la saloperie qui court dans les rues en ce moment ! • Comment ça ? • Vous avez pas lu le journal ? • Euh, non. Ben il paraît qu'il y a un virus mortel qui se répand, y'en a même qui disent que y'a tout un étage de l’hôpital mêmes les soignants n'ont pas le droit de sortir. • Bah ça alors... • Vous voulez un conseil ? Je vais mettre un écharpe et bien me laver les mains, vous pouvez en être sûr. Non. Vous devriez vendre le journal . Z'êtes sûrs de doubler vot' clientèle. • … • Allez j'vous laisse y penser. Bonne journée Stéphane. Sans même attendre, tant l'idée était lumineuse et évidente, il se connecta au site internet de La Nouvelle Presse du Centre et nota le numéro réservé aux professionnels. Il se dit qu'il aurait y penser plus tôt et voyait déjà il allait mettre la caméra de surveillance pour surveiller l'étal il placerait les journaux. Puis il consulta la version en ligne et put prendre connaissance de ce dont lui avait parler la vieille dame. Un virus sans doute grippal ne trouvait pas de cure et provoquait de fortes fièvres et une sudation importante chez la personne atteinte. L'article faisait aussi état de deux personnes en situation critique. Un encart plus spécifique faisait état d'une hypothèse qu'il trouva farfelue à propos de virus émergent qui aurait pu être importé sur l'agglomération. Au moment il allait lire l'encart son portable sonna. Il regarda l'heure. 6h57. Il laissa sonner mais avant que la messagerie s'enclenche l'appareil se remit à sonner. Il ne put que prendre l'appel. • Allô ? • C'est Karim. • Bah couillon, t'es matinal. • J'appelle au sujet de ta sœur. Elle est à l’hôpital.
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