C'était Rabotin en personne qui lui avaient parlé d'eux. Deux jeunes du quartier. Qui avaient réussi à devenir docteurs. Docteur en pharmacie. Des pointures qui avaient passé leur adolescence et leur adulescence dans la ZUP même. Famille nombreuse oblige, c'est sur la table de cuisine qu'ils avaient préparé leur thèse. Et avaient cartonné. Au mérite. Maintenant ils étaient devant lui et lui expliquaient, dans la salle de réunion de l'agence en quoi ils avaient besoin de la souplesse du Crédit Populaire pour lancer le financement de leur start up. Un entreprise ultra spécialisée sur le la lyse lipidique à même, selon, leur présentation, d'éradiquer l'obésité de la planète. Bien évidemment, ce n'était qu'un projet. Mais ils avaient la molécule. Et tous les brevets connus de la planète. Les chiffres qui leur avait servi de conclusion avait fini de faire tourner la tête à Noé. Les gars étaient des pointures. De véritables cerveaux. Le plus grand des deux, portait avec difficulté la cravate et suait maintenant abondamment. Derrière l’écran de leur ordinateur, son associé supportait tout aussi mal la cravate. Et il avait aussi chaud. Tous les deux se levèrent et vinrent devant Ziad, Jérôme -qui avait remplacé Christian- et Noé. Rabotin était en ligne et n'en avait pas perdu une miette. Ce fut lui qui ouvrit les hostilités. Bravo messieurs, votre présentation était particulièrement convaincante. • Merci monsieur. • Mais j'ai une question. Toute bête. • Bien sûr. Vu les partenaires que vous pouvez obtenir dans n'importe quel foire ou auprès de n'importe quel Hedge Fund , pourquoi faire appel à un banque traditionnelle comme nous, vous savez que nous ne pourrons jamais vous garantir un échéancier aussi flexible que ces gens là ? Oui, oui, nous savons. Mais nous ne voyons pas toujours ces gens là, indispensable dans ce dans quoi nous nous lançons, avec la même fiabilité d'un banque traditionnelle. C'est pour ça qu'au delà de la gestion de notre argent, nous souhaitons amorcer notre mise de fond via une structure comme la vôtre, c'est une question de... • Sécurité • Oui, M. Ouédraougo • Moi j'aurai une autre question ? • Oui M. Zaïd • Pour l'instant vous ne faîtes que de la R&D. • Oui, en effet. • Combien de temps avant les premières applications ? Si tout va bien, dans six mois nous pourrons proposer une molécule stable à nos clients. • Six mois ? • Oui c'est un peu long mais... • Ah non, ah non. C'est plus que correct. Les deux jeunes hommes se regardèrent et sourirent avant que Noé ne vienne leur serrer la main et les assurer de les recontacter dans la journée. Ils prirent leurs affaires et Noé les vit enlever leur veste et leur cravate avant même d'avoir disparu. • Alors vous en pensez quoi, Noé ? • Monsieur, je pense qu'il faut foncer. • Vous ? Vous vous me dites de foncer ?!? Oui, ces gens ont la tête sur les épaules et même s'ils ne le disent pas, ils ne veulent pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. • Je voudrais ajouter quelque chose • Allez-y Jérôme, je vous en prie Comme vous me l'avez demandé j'ai mené mon enquête. Ils vont lever des capitaux du côté de Monaco d'ici à la fin de semaine et leur profil passe très bien auprès des investisseurs. Avoir dans notre porte feuille une start up prometteuse est bien évidemment prendre un risque mais je pense que par rapport à ce qu'il vont lever, avoir notre nom associé à leur aventure ne peut être que bénéfique. Une sorte de nouveau marché s'offre à nous si nous leur proposons ce qu'il veulent. Bien. Messieurs. Pour moi c'est bon. Noé vous bouclez le dossier avant ce soir avec votre équipe. Donnons un coup de jeune à notre banque. Bravo messieurs pour votre travail.
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