Cela faisait un quart d'heure que les images étaient revenues sur les écrans. Et tous avaient les yeux rivés sur celui Stéphane avait pris la place de Joshua Diakhité, abandonné comme un vulgaire sac aux pieds de Stéphane. Les coups avaient plu jusqu'à ce que Hakim arrive à percer leur firewall et faire entendre leur voix. Favreau avait pris ses responsabilités pile à ce moment. Depuis tout n'était qu'une suite de traductions des uns et des autres via Google. Favreau voulait Stéphane. Les russes voulaient Anna. Et personne ne cédait. D'abord parce que Stéphane était couvert de coups entre chaque échange. Et ensuite parce que les russes ne voyaient pas Anna. La faute à eux. Trop shootée. Encore dans les vapes. Pour une carte majeure dans la partie de poker qui se jouait, on ne peut pas dire qu'ils avaient la meilleure. Après leur avoir donné sa parole qu'il pourraient quitter la France sans encombre s'ils libéraient leur otage et pendant que la machine traduisait ses paroles, le commissaire chercha du regard Noé. Ce serait leur dernière cartouche. Et Favreau, intérieurement s'était toujours refusé à l’utiliser. C'était faire un pas trop grand dans l'illicite. Un banquier pour régler des histoires de sous. Il serait sûr de sauter. Que Noé le veuille ou non. Mais voilà, le commissaire Favreau n'avait plus d'autre choix. Son dernier homme en noir. • Noé ? Il trouva le grand noir au téléphone qui parlait à voix basse et l'entendit dire ok avant qu'il ne fourre le téléphone dans sa poche. Quand il vint vers le commissaire tout le monde détourna le regard des écrans pour voir ce qui se passait. La voix de Noé résonna comme dans une cathédrale. Forte. Et inquiétante. Vous n'auriez pas oublié de nous dire quelque chose commissaire divisionnaire Favreau ? • Calmez vous, Noé. Dites moi plutôt avec qui vous discutiez. Oh, mais je suis calme et je ne vais même pas avoir besoin de mentir. Sur toute la ligne. Bon. Je suis sûr d'avoir une explication. Vous me connaissez Noé, je ne suis pas du genre à vous foutre dans la merde. Je vous connaissais en effet commissaire. Et Stéphane aussi. Et Karim. C'est avec lui que j'étais d'ailleurs. Le fichier « otraviga.xls » ça ne vous dit rien ? • Ah. Lazar a parlé alors. • J'ai cru comprendre que Karim ne lui a pas laissé le choix. • Merde. Merde ? Pourquoi merde ? Parce que vous venez d'être éclaboussé ? Parce que vous nous manipulez depuis le début. Et si c'était vous que les russes voulaient. Vous et ce fichu fichier ? • Noé, attendez, c'est plus compliqué que ça. Je ne crois pas non. Ils nous entendent Hakim ? Oui ? Traduis : nous avons otraviga. La paix pour nos amis et nous vous livrons celui qui vous l'a emprunté en plus. Parole ? • Hakim ! Noé recula de trois pas le visage de Mûnch en vrai sur son visage à lui. Favreau eut la même réaction. Le même visage horrifié. Un fantôme venait de se réveiller. Et il avait les cheveux longs, des trous dans les deux bras et le regard d'un dragon. • Hakim ! Coupe toutes les communications. • Et ton frère ? • Coupe, je te dis. Quant à toi, Noé, fais moi confiance, Favreau fais vraiment ce qu'il dit, et ce qui te manque c'est ce que j'ai fait. • Quoi ? Putain, t'as fait quoi ? • J'ai été imprudente.
45
chapitres
>>
<<
Depuis 2017
ALC Prods
Voleur dans la loi
L’ANTIDOTE