Noé avait chaud. L'après midi venait juste de commencer. Il avait mangé d'un sandwich et d'une canette d'orangina avant de recevoir une dernière fois avant la signature les deux jeunes à qui Rabotin lui avait permis de lever leurs premiers euros. Ils avaient plus de classe que lui. Avec sa chemise froissée et sa cravate venant tout droit de Super U il ne tenait pas la distance face à leurs nippes griffées. Le prenaient ils de haut ? Pas du tout. Il finit par apposer sa signature avant de retourner les documents qui scellaient le mise à disposition de 500 000€ au taux de 1,5 % remboursable à n+1 de leur société. Une société spécialisée dans la lyse de certains aliments via des molécules qu'ils avaient découverts au cours de leurs études et qu'ils avaient depuis breveté. On pourrait bientôt manger ce que l'on voulait, une de leur pilule protégerait les organes. Un miracle. Quand ils eurent fini de parapher et signer le document. Noé se leva et leur tendit une main franche. Messieurs je suis ravi de conclure cette affaire avec vous. Et je reste à votre disposition bien sûr. • Merci. Les fonds levés devraient arriver sous peu . • Déjà ? • Nous n'avions besoin que de vous • Vous voulez dire d'une tirelire ? • Non, non. D'une figure institutionnelle. • Oh. Très bien. Mais...attendez … • Oui ? • Non rien, une bêtise que j'ai déjà oublié. A bientôt messieurs. • Au revoir M. le Directeur. Noé les regarda, Jérôme Poplier et Julien Alasage, quitter l'agence avec un sourire radieux. Ils s'engouffrèrent dans une audi haut de gamme et puis disparurent de sa vision. Une tirelire. Une figure institutionnelle. Et dire que Noé se voyait déjà faire du Crédit Populaire des Couronneries le lieu où les start up viendraient prendre leur essor... • Zaïd. Chez moi ! Maintenant. • Oui chef ? • T'en penses quoi des deux loulous ? • Franchement ? • Vous savez faire autrement ? • Je suis banquier chef. • Oui. Bon. Alors franchement . Une affaire en or. Des fonds qui couvrent le prêt que nous leur faisons, un marché qui ne s'écroulera jamais. Et deux cerveaux haut de gamme. Que faut il de plus ? • Ça m'inquiète. • Quoi chef ? • Que tu sois enthousiaste. • Bon sang patron, arrêtez de regarder en arrière un peu... Noé regarda droit dans les yeux son subalterne et vit qu'il était aussi sincère que l'on peut l'être. Ils commençaient à bien se connaître maintenant. Et ce que beaucoup prenaient pour de la frilosité recouvrait surtout la crainte du pire. Un pire qu'ils avaient connu. • Tu as raison. Fonçons !
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