La journée avait été rude. Une journée de merde. Qui avait mal commencé. Et qui semblait ne pas vouloir finir. Il était presque 20 heures et il y avait encore trois clients dans la boutique de Stéphane. Il avait passé la journée à s'excuser auprès d'eux. La grève des transporteurs avait bloqué une partie de son approvisionnement. Sans parler de la gastro d'Yvan. Donc en plus de s’excuser, il perdait de l'argent. Et certainement un ou deux clients. En une seule journée. Le temps que ces messieurs arrêtent leur choix sur l'alcool qui allait les enivrer ce soir, il consulta rapidement son téléphone. Sa sœur devait sortir aujourd'hui. A vrai dire elle devait certainement être sortie. Il lui avait promis d'être pour la ramener de Vivonne. Sa chambre était prête. Enfin, sa chambre... Disons que son bureau avait vu débarquer un clic clac et une armoire. Il espérait juste que cela lui suffirait. Ce n'était que provisoire. Tout du moins il l'espérait. Sa sœur avait un tempérament bien trempé. Et si elle s'était recroquevillée pour survivre en prison , il sentait que cela ne durerait pas. Ce qui l'inquiétait plus, était que tout cela allait le bousculer. Bousculer ses habitudes. Son mode de vie. Une femme à la maison. Bordel, il ne se souvenait plus depuis quand il avait partagé son chez lui. Ou plutôt, il ne s'en souvenait que trop bien. Et il savait qu'il n'était pas prêt encore. Sous la façade rude de son visage et à travers son regard d'acier se cachait toujours la plaie béante de la mort de Juliette. Il en rêvait encore. Et il craignait que cela n'effraie sa sœur. Bien qu'elle affiche la même rudesse sans doute atavique, il la sentait elle aussi profondément marquée par ce qu'elle avait traversé. Et si, avec l'aide du commissaire Favreau et de précieux renseignements, elle avait vu sa peine fondre comme neige au soleil, il ne doutait pas qu’elle ne craigne des représailles. C'était pour ça qu'il l'avait convaincue de ne pas retourner en Allemagne. Pour sa sécurité. Elle avait été difficile à convaincre. Mais sa belle mère, qui avait renoué avec sa fille, l'avait bien aidé. • Excusez moi, est ce que vous avez du champagne ? • Oui. A côté du vin rouge, face à l'entrée. • Oui. Mais je veux dire du millésimé. • Non, désolé. • Vous pourriez me regarder au moins quand je vous parle. • Pardon ? Oh ! Comment t'as fait pour venir jusqu'ici. • Aha.... Stéphane effaça le texto qu'il voulait envoyer à sa sœur et fit le tour de son comptoir pour l'embrasser. Derrière elle, il vit Karim et Noé prêt à éclater de rire. • Bande de crevard. Là, ils éclatèrent de rire. • Bon t'en as où pas du Millésimé ?
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Voleur dans la loi
L’ANTIDOTE