DirequeNoéétaitinquietétaituneuphémisme.Ilétaitmortdepeur. Ilavaitessayédenepaspaniqueretsurtoutdelerassurer,mais Karimcorroboraitparsesproposcequ'ilcraignaitleplus.Sapire hantise.Ilsl'avaientretrouvée.IlsavaientretrouvéAnna.Bien qu'ilnesachepasquisecachaitderrièrece« ils »,ilavait comprisqueceuxcidisposaientdesolidesappuisdanslapègre locale.Quantaurestedecequ'illuiavaitdit,illuiétaitpresque impossibled'yportercrédit.Unadjointaumairechefdefiledetous lesgangstersdelaville,celaneluirappelaitquetroples histoiresdetablerondequ'ilavaitentenduilyaquelquetemps.Un fantasmeriendeplus.Ilétaitivre.Ivremort,cedevaitêtre l'effetdel'alcool.Ilavaitdusemonterlebourrichonavecle dénomméFerjoux.Untypequiavaitfailliletuer.Cequin'augurait rien de bon sur ce qu'était devenu Karim. Et sur ses fréquentations.Les ravages de l'alcool, de toute évidence.Ils allait, Stef et lui, devoir régler ça rapidement.Et même brutalement s'il le fallait.Pour lui.Toutcequ'ilespéraitétaitqu'ilnesoitjamaisalléprendreson service dans cet état.Ilsoufflaungrandcoupetportalatassedesonespressoàlabouche en sirotant une gorgée.Favreau était en retard.Ill'avaitcontactéentoutehâte,unefoisderetourdanssonbureau. L'échangeavaitétébref.Commesilecommissaires'endoutait.Comme s'ilsavaitquelquechose.Commeàsonhabitude,ilnel'avaitpas laissétomber,illuiavaitfixérendezà9hàlaSerrurerieenlui assurantdeprêteruneoreilleonnepeutplusattentiveàcequ'il avaitévoqué.C'étaitévidentqueluiaussi,aveclesmoyensqui étaientlessienscherchaitl'unedesesemployésaveclaplusgrande diligence.Surtoutlorsqu'ilserappelaitlesconditionsdeson installation à Poitiers.Noévenaitdefinirsonespresso,lorsqu'illevitfranchirleseuil dubistrot.Ilavaitprisdupoids.Pasbeaucoupmaissuffisamment pourqu'onleremarque.Sonvisagerestaitparcontrelemême.Droopyenplusfatigué.Illehélasanspouvoirs'empêcherdesourire.Comme s'ilretrouvaitunpote.Favreauluiréponditparunsouriretristeet vint s'asseoir face à lui. • Bonjour Noé. Comme allez vous ? • Bien. Et inquiet. • Et pour quoi donc ? Dites moi, on peut vapoter ici ? • Commissaire. • Bon j'attendrais. Qu'est ce qui vous inquiète ? • La même chose que vous. • Anna Karatic. • Oui. Je sais où elle est mais je n'ose agir pour la libérer. • Bordel...c'est maintenant que vous me contactez. • Vous ne le saviez pas ? • Comment avez vous fait ? • C'est une longue histoire. • J'ai tout mon temps. • Pas moi.•Autrechose,Karimditquesadisparitionestliéàlafamille Lazar. • Lazar, oui. L'adjoint au maire. Il l'est toujours ? • Oui. Pourquoi cela ne vous surprend pas ? • Vous connaissez la loi de la nature ? • Je ne vois pas où vous voulez en venir.•Lanatureahorreurduvide.Dèsquequelquechoselaisseun trou béant, très vite celui ci se voit comblé.•Vousparlezunelanguequejenecomprendspascommissaire.Et quel lien avec Anna ? • J'y viens. Vous vous souvenez de Bob le Tox ?