LeréveildesonportablesonnaitàpeinequeStéphanesortaitdéjàde ladouche.Lajournées'annonçaitchargéeetilcomptaitbienfaire toutcequ'ils'étaitfixé.Ilnes'étaitpasétonnédeseréveiller seuldanslelit.Julietteavaitl'habitudedecommencersajournée avantleleverdusoleil.Ilavaitensuitedévalélesescalierset commencéàseservirsoncafélesyeuxrivéssursonportable.Les premiersrésultatsdel'Euroavaientrévélédessurprises.Etle suivres'annonçaitpassionnant.L’Italietenuenéchec.LaFrance facilevainqueur.LaBelgiqueimpressionnante.Autantderésultats qu'ilingurgitaavantdeleverlesyeuxdesonsmartphoneetd'ouvrir lesvolets.Labrumeétaitcommeunnuageposéesurlesterresdela ferme.Audessusd'elle,lesoleilbrillaitdéjàfortetdonnaitdes alluresdecartepostaleàlafermedeJuliette.Ilressentitle besoindeprendreunegrandeboufféed'airfraisetouvritlafenêtre. Ilserenditcomptequ'ilallaitfairechaudaujourd'hui.Bienquela nuitaitfaitsoneffet,lespremiersrayonsdesoleilcommençaità réchaufferdurementl'atmosphère,emplissantl'airdetoutesles senteursdelacampagne.Foin,fleurs,plantesetarbresse disputaientlenezdeStéphanedansunfeud'artificedesensations qu'il n'avait jamais connu, lui le gamin des Couronneries. Aprèss'êtrelaisséportépartoutessesodeurs,ilouvritenfinles yeuxet,danslabrume,vitquelepetitcabanonétaitéclairé.Il enjambalafenêtreets'ydirigeaenessayantdefairelemoinsde bruitpossible.AumilieudelabrumeilreconnutlavoixdeJuliette accompagnédecelled'uneautrepersonne,plusgrave.Ilpensaàl'un deseslivreurs.Ildécidaderesteroùilétait.Delà,ellenele voyaitpasetsoneffetdesurpriseseraittoujoursoptimalunefois l'homme parti. Labrumecommençaitàrefroidirsesardeurslorsqu'ilidentifiaun bruit comme issus des limbes. Unearmesechargeaitetsedéchargeait.Onfaisaitjouerles mécanismes.Oninspectaitsonbonfonctionnement.Puisonenclenchait lechargeuravantquelesilencenesefasse.Vintensuitelebruit des billets qui changent de main et le silence scellant l'affaire.Stéphanes'avançaalorsverslecabanon.Ladouleuretlavexation avaitenunefractiondesecondetuétoutdésiretpeutêtremême touteaffectionenverslarousseauxdreadlocksquil'avaitdémarché il y a deux mois avant de finir dans son lit peu de temps après.Onneconnaîtpaslesgens.Jamais.Voilacequ'ilpensaitàcet instant.Quandillavit,ellenefutpassurprise.Nidesaprésencenideson regard.Commeellenemontraitaucunsignedegèneoudeculpabilité. Tout était normal pour elle.A priori.- Qu'est ce que tu fous ?- Rien.- Alors c'est de moi que tu te fous- Pourquoi ?- J'ai tout entendu. -T'asentenduquoi ?Quejevenaisdevendreunfusildechassede monpèreàJeanClaude ?Benvoilà,j'aivenduunfusildechasseà Jean Claude-Etenplustumeprendspouruncon.C'estunfusilmitrailleur.Un deceuxquines'enraillentjamais.Vuquet'aspaslesmoyenspourte voir refourguer un FAMAS, je dirais une Kalach'- Tu m'as l'air bien au courant- Tu ne me connais pas.- Toi non plusLebruitd'undieselquidémarredétournal'attentiondeStéphane.Il voulutcourirversluipourtenterdel’identifiermaisJuliettele retintetiln'eutletempsqued’identifierledrapeauespagnol accolé au début de l'immatriculation.- Laisse tomber.- C'est ta façon de changer le monde, c'est ça ?- Parce que tu en connais d'autre ?- Je croyais que toi aussi